Le Musée d’art moderne de Céret présente jusqu’au 2 juin l’exposition « Teresa Lanceta, la mémoire tissée », première monographie française consacrée à l’une des plus importantes artistes espagnoles contemporaines, une exposition qui retrace un parcours engagé pour la reconnaissance des valeurs collectives et universelles du tissage et de la couture.
Ouvert dès les années 50 près de Perpignan, le Musée d’art moderne de Céret témoigne de l’histoire artistique exceptionnelle de cette ville qui devint, sous l’impulsion de Braque et de Picasso, une véritable « Mecque du cubisme », un lieu qui attira des figures essentielles de l’art moderne comme Masson, Soutine ou Chagall… L’aventure s’est poursuivie avec Tàpies, Viallat, Pincemin ou Bioulès, intronisant définitivement le musée dans l’histoire de l’art moderne et contemporain. Ce parcours artistique d’exception se prolonge aujourd’hui avec la première monographie française consacrée à Teresa Lanceta dont le travail a été récompensé par le Prix national des arts plastiques, l’une des plus hautes distinctions de l’art contemporain espagnol.
Teresa Lanceta, une artiste reconnue pour ses œuvres textiles
L’artiste présente ici 70 œuvres que l’on admire comme des tableaux, des tissages immenses qui évoquent, via des formes répétitives et géométriques, les traditions gitanes, le ciel électrique de Séville ou les couleurs vives du flamenco, mais également les symboles de Paul Klee et le style moderniste de Mondrian. Née à Barcelone en 1951, Teresa Lanceta a adopté très rapidement le tissage comme principal moyen d’expression. Complété par la peinture, le dessin, la céramique, la vidéo et l’écriture, son travail offre un regard multiculturel sur le monde, un univers sensible qui navigue entre abstraction et figuration pour nous transmettre autant de mémoires individuelles que collectives.
Un savoir-faire hérité des communautés gitanes et marocaines
Teresa Lanceta occupe une place singulière dans l’histoire du tissage dans l’art. Reliant l’art et la vie, abolissant les frontières entre arts dits mineurs et majeurs, cette dernière met également en lumière les savoir-faire des communautés gitanes et marocaines auprès desquelles elle a appris certaines techniques et variétés de motifs. On ne peut qu’admirer sa capacité à sublimer les influences dans cette exposition qui dresse un vaste panorama de ses créations depuis les années 80 à nos jours. Il s’agit là d’un superbe témoignage de l’engagement social, politique et écologique d’une artiste qui dialogue depuis toujours avec les cultures… « Teresa Lanceta, la mémoire tissée », jusqu’au 2 juin au Musée d’art moderne de Céret. https://www.musee-ceret.com/
Crédit photos: Nicolas Giganto