Par Pascale Missoud
On y croit : l’été pointe bientôt son nez ! Et avec lui, une irrésistible envie de farniente ou de balades, bref d’un moment à deux comme à partager entre amis, de se faire dorloter comme d’une soirée gastronomie. Que l’on s’échappe à 2h de Paris où que l’on choisisse le train pour aller plus loin, que l’on vienne à Paris justement pour l’expo du moment ou que l’on opte pour une adresse au sommet, petit tour d’horizon des meilleurs hôtels pour une escapade week-end détente. Et pourquoi pas se glisser dans un lieu bercé par l’histoire, où traînent les fantômes de bien des célébrités ? Découvrez les meilleurs hôtels pour une escapade week-end détente.
Prenez une carte de France, aux contours bien dessinés. Posez vos yeux sur chaque région, d’ouest à l’est, de haut en bas. Êtes-vous plutôt Normandie ou bord de Loire ? Plutôt week-end en amoureux à arpenter les plus belles rues de Paris ? Dans votre tête, le chant des cigales, une vue à la beauté improbable, la Provence, ça vous parle ! A moins de ne céder aux appels des sirènes de la Méditerranée. Le regard s’égare, les frontières s’effacent : un peu plus loin, un peu plus haut, et pourquoi pas une virée en Suisse ?
Baumanière Les Baux de Provence
Si vous souhaitez avant tout un week-end axé sur la détente dans un superbe environnement, cette adresse 5* vous enivrera de bien des plaisirs. Le site d’abord. Les Baux-de-Provence qui, dressé sur son piton, se vante de compter parmi les plus beaux villages de France. Un village à l’histoire tumultueuse, au patrimoine architectural précieux. C’est à ses pieds, en 1945, que Raymond Thuillier, un savoyard, assureur-cuisinier-peintre amateur ouvre L’Oustau de Baumanière, loge Churchill et Cocteau, Piaf et Picasso. Le domaine s’étire désormais sur 20 hectares, émaillés de solides bâtisses. C’est dans l’Oustau que vous savourerez la cuisine de Glenn Viel. Général aux trois étoiles Michelin – sans compter l’étoile verte, preuve de son souci pour l’environnement – le chef dévoile une cuisine de virtuose, encensant les légumes bios des potagers, les pépites des producteurs ancrés dans le terroir. On terminera par les douceurs, tout aussi inoubliables du chef pâtissier Brandon Dehan. Il est temps de regagner votre chambre ou votre suite, l’une des 53 invitées dans les cinq demeures de ce Relais & Châteaux. En tribu, on peut même privatiser ce mas du XVIIe. Il y a une belle harmonie dans la déco, du chic et du cosy. Trois piscines creusées dans la roche, un spa de 500 m2 et un court de tennis, histoire de se dépenser. Chouette prétexte pour s’attarder, juste après, à la chocolaterie et son atelier de dégustation.
Le plus : La cave qui renferme plus de 50 000 bouteilles sur lesquelles veille le Chef sommelier, propice à de très belles dégustations.
Pratique :
À partir de 324 €/ la nuit
D27, 13520 Les Baux-de-Provence
Le Chalet d’Adrien à Verbier
Un irrépressible besoin de grand air, de montagne, de panorama grandiloquent, d’ailleurs peut-être ? Direction Verbier, station helvète chic en diable, lovée dans le Valais, à 5h de Paris en train. Et un chalet, un vrai. Adrien c’est un aïeul, constructeur automobile de la famille alsacienne qui a créé l’hôtel. Ce Relais & Châteaux accroche désormais 5 étoiles pour ces 29 clés. Plus une étoile Michelin pour sa Table, fourmillant de créativité. Sebastiano Lombardi, le chef y excelle à proposer une cuisine précise et inspirée. Pour des accents plus italiens, on s’installe au Grenier, le restaurant d’alpage, délicieusement rustique. Et puis il y a cette grande terrasse où, après le déjeuner, on s’attarde volontiers juste pour rêvasser devant les sommets. Mais revenons aux chambres. On pourrait parler de cocon, tant elles se sont emparées de tous les codes montagnards. Le luxe en plus. Des écossais et des lambris, des parquets et des tapis se marient aux teintes douces, invitant à la grasse matinée. Le spa, doté, comme il se doit, d’un jacuzzi, d’un sauna et d’un hammam, est signé Clarins et la piscine est chauffée toute l’année. L’hôtel fait assurément partie des meilleurs hôtels pour une escapade week-end détente.
Le plus : Le chef prépare même des paniers pique-nique, histoire de passer la journée à gambader dans les alpages.
Pratique :
À partir de 306 €/ la nuit
91, route des Creux, 1936 Verbier, Suisse.
Hôtel Belles Rives à Antibes
Sur la route du Cap d’Antibes, voici une adresse mythique à plus d’un titre. D’abord Villa Saint-Louis, elle fut, en 1925, la demeure de Francis Scott Fitzgerald, abrita ses amours avec sa femme Zelda, lui inspira Tendre est la nuit, convoqua les fêtes où l’on croisait Picasso et Hemingway. En 1929, elle devient hôtel – le premier les pieds dans l’eau – dirigé par un couple russo-antibois, Boma et Simone Estène. En confiant la décoration à Olivier Antoine, Marianne Estène-Chauvin, la petite-fille et actuelle propriétaire, a ranimé la flamme de cette incroyable établissement membre des Small Luxury Hotels of the World, et qui fait partie des meilleurs hôtels pour une escapade week-end détente. Dès le lobby, on s’immerge dans l’atmosphère des Années Folles en marchant sur cette sublime frise en mosaïques – d’époque, of course. Une ambiance tout en élégance que l’on retrouve dans la personnalité bien trempée des 43 clés, toutes avec balcon sur la grande bleue ou le Cap d’Antibes. Terrasse ornée de cabochons d’émail bleu, lustres de bronze, boiseries et brocarts ; chaque détail concoure à un délicieux raffinement. Aurélien Véquaud n’est pas que de passage à La Passagère. Il y a accroché une étoile Michelin, qui s’accorde à merveille au sol en marbre de Carrare, aux fauteuils Ruhlmann céladon, aux lustres chromés et à l’extravagance des sculptures de l’artiste Erick Ifergan. A l’honneur ? Le terroir méditerranéen dans ce qu’il a de plus noble. On profite de la plage, et, le soir venu confortablement installés dans un fauteuil club du bar Fitzgerald, un verre à la main, on admire et le coucher de soleil et le mobilier authentique.
On aime : Le Belles Rives Ski Nautique Club est une école célèbre : parfait pour débuter comme pour améliorer son style.
Pratique :
À partir de 358 €/ la nuit
33, boulevard Edouard Baudoin, 06160 Juan-les-Pins
Hôtel Balzac à Paris
Certes, on est à deux pas des Champs-Élysées, mais l’hôtel Balzac préfère rester discret. Posé à l’angle de deux rues calmes, cet immeuble du début du XXe a remplacé l’ancienne maison d’Honoré de Balzac. Et Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay, le célèbre duo d’architectes du studio Festen viennent tout juste de lui refaire une beauté. Un mot a guidé leur créativité : intemporel. Leur inspiration ? Les années 30 et 40. Qui posent leur touche d’incroyable modernité, d’élégance tout en délicatesse, décuplée par les jeux de lumières. Bien sûr le mobilier est sur mesure, les matériaux juste exquis. L’atmosphère confine à un minimalisme qui a su donner de la chaleur à chaque recoin. Des 58 chambres et suites de ce boutique-hôtel à Paris, on choisit une de celles qui promet une vue exclusive sur la tour Eiffel ou, pour une petite folie, l’une des deux suites nichées au dernière étage, pour leur terrasse qui dévoile la capitale. Là encore, rien d’ostentatoire, juste un chic assumé, une douce intimité, dans l’un des meilleurs hôtels pour une escapade week-end détente. Un salon sous la verrière pour un tea-time ou un déjeuner, un bar pour chuchoter des confidences, et ce spa qui s’inspire du Japon : ici les soins sont prodigués sur une table ou un tatami. Un bassin, un sauna et une salle de sport.
On aime : Et il ne faudrait pas oublier, l’illustre voisin pour un dîner juste extraordinaire : c’est le Chef Pierre Gagnaire qui œuvre au restaurant.
Pratique :
À partir de 590 €/ la nuit
6, rue de Balzac, 75008 Paris
Hôtel Fleur de Loire à Blois
Christophe Hay est chef, mais aussi natif de Vendôme. Venir chez lui, c’est goûter à sa région, sous toutes ses formes. Fondu-enchaîné sur la rive gauche de Blois, juste en bord de Loire. Son hôtel, une demeure superbement rénovée révèle, derrière sa façade XIXe siècle et son histoire XVIIe – un ancien hôpital – une décoration des plus contemporaines. C’est une amie, Caroline Tissier qui a tissé sa toile poétique au fil de ce bâtiment en U. 44 clés qui déclinent le gris souris et le vieux rose, les beiges sablés et les verts tendres. Des libellules s’envolent sur les têtes de lit, des vagues ondulent sur les moquettes, délicat hommage au fleuve roi comme au paysage blésois. Dans les salles de bains noir et blanc, les produits d’accueil sont signés Sisley, une marque locale que l’on retrouve dans les 500 m2 de spa : sauna, grand jacuzzi et piscine intérieure s’ajoutent aux 5 salles de soin.
On est aussi et surtout venu goûter la cuisine de ce chef doublement étoilé. On y va crescendo, d’un déjeuner au bistrot l’Amour blanc – de haut vol, le bistrot – avant de se pâmer le temps d’un fabuleux dîner à la table gastronomique. Les légumes proviennent du potager bio, les viandes de l’élevage maison de boeufs wagyu et les poissons frétillaient ce matin encore dans la Loire. Celle-ci s’affiche en majesté, visible du bar comme de la terrasse, des chambres comme de la piscine extérieure.
On aime : irrésistible aussi le kiosque à pâtisseries, boutique et salon de thé où l’on dévore – d’abord du regard – les créations de la chef pâtissière Florence Lesage.
Pratique :
À partir de 250 €/ la nuit
26, Quai Villebois Mareuil, 41000 Blois
Crédits photos : Baumanière : @Benjamin Rinaldi; Fleur de Loire : @Alexandre Moulard