Arrêter le temps, s’évader, se déconnecter et prendre de la hauteur… Le tout en Touraine dans cet hôtel très spécial du Val de Loire imaginé par Anne-Caroline Frey. Le Loire Valley lodges, un hôtel près des châteaux de la loire ou la communion de la nature et de l’art.
Pascale Missoud
Tours, moins de deux heures de train de Paris, dans ce Val de Loire qui marie si bien campagne et châteaux. On y trouve ces 300 hectares de bois touffu, de forêt de conte de fée. Un royaume dont s’est emparée Anne-Caroline Frey, férue d’art contemporain, amoureuse de la nature pour édifier un lieu de séjour et de rencontre, d’expériences et de sensations.
Sur mon arbre perché, tout peut arriver
Au cœur de cet hôtel tout proche des châteaux de la Loire, au concept inédit, 18 suites perchées à 4 mètres de haut, faufilés entre les arbres. Pas de simples cabanes, hâtivement meublées, mais des pépites arty, imaginées par des artistes. Des espaces plus que généreux de 35 à 55 m2, tout de chêne, de châtaigniers, de pin Douglas, des essences locales forcément. A l’intérieur, des créations uniques, reflets de l’imaginaire de designers bouillonnant d’inspiration. Matières et matériaux, couleurs et pièces de mobilier vous transportent dans l’univers de JoOne, Aurèle ou Charlélie Couture. Un univers dedans-dehors, par la magie de larges baies vitrées, le prolongement d’une terrasse aménagée. L’agréable surprise d’un jacuzzi, parfois même d’un sauna, idéal pour un week-end détente. La nature à portée du regard, une main inconsciemment tendue. Pas question de télé, encore moins de wifi : la déconnexion fait partie de la magie. On s’endort avec les chuchotements de la forêt, on se réveille touché par un rayon perçant le feuillage. Au pied de l’abri, un panier généreusement rempli : accroché à la corde qu’il ne reste qu’à hisser, voici le petit déjeuner. On a pris soin de réserver un massage énergisant aux fragrances forestières ou réconfortant à base de cire d’abeilles des ruches maison, dispensé bien à l’abri de son cocon.
Balade onirique et sens aux aguets
Quand, enfin, on s’extirpe de sa cachette, c’est pour mieux replonger dans la forêt. Pour picorer les œuvres monumentales qui viennent la distraire : la rigolote vache bariolée de Jacques Bosser, le sympathique chien faussement de garde d’Aurèle, la douceur mélancolique du visage de Camille Claudel. Pour s’interroger devant le Zome, un lodge à haute fréquence vibratoire. Mais chut, on vous laisse le découvrir ; pour s’offrir une salutaire respiration avec les arbres, accompagnés de la propriétaire ; pour chanter avec la forêt en compagnie d’un ténor. Ou juste errer sans but, en toute liberté, se laisser engloutir par les sensations pour mieux se libérer. Comme un enfant curieux on se glisse dans la cour des aromatiques ; coriandre et thym, basilic et romarin, groseilles et framboises : selon les saisons, elles parfumeront les tisanes ou les sorbets. Et puis, il y a le potager où le chef vient piocher.
Déjeuner sur l’herbe
On ira déjeuner ou dîner à l’Ardent pour découvrir la cuisine de Thomas Besnault : inspirée par le beau, naturellement bio, et repérée par le guide Michelin. Ou pourra aussi l’emporter sous forme de bento, si l’envie vous prenait de vous enfoncer plus avant dans la forêt le temps d’un pique-nique au frais. Le temps le permet ? Un plongeon dans la piscine. Si le ciel se fâche, on se retrouve autour de la cheminée du bar pour un cocktail aux herbes maison et une planche à partager. Avant de quitter, à regret, ce lieu singulier, on prend le temps de feuilleter un livre d’art, de sentir ces huiles essentielles, d’avoir un coup de cœur pour ce tableau : le concept store nourrit aussi l’âme et le cœur. Le Loire Valley lodges, un hôtel près des châteaux de la loire, un hôtel dans la nature dont on ne ressort pas indemne…
Loire Valley lodges
La Duporterie, 37320 Esvres-sur-Indre. loirevalleylodges.com
Crédits photos : @Anne Emmanuelle Tion, ©GeraldineMartens